Catastrophe - Le désastre

Douleur

Danger que le désastre prenne sens au lieu de prendre corps.

Le désastre, c’est ce qu’on ne peut pas accueillir, sauf comme l’imminence qui gratifie, l’attente du non-pouvoir.

Veiller sur le sens absent.

Dans le travail du deuil, ce n’est pas la douleur qui travaille : elle veille.

[La veille,] douleur, elle désunit, mais non pas d’une manière visible (par une dislocation ou une disjonction qui serait spectaculaire) : d’une manière silencieuse, faisant taire le bruit derrière les paroles. La douleur perpétuelle, perdue, oubliée. Elle ne rend pas la pensée douloureuse. Elle ne se laisse pas porter secours. Sourire pensif du visage non dévisageable que le ciel la terre disparus, le jour la nuit passés l’un dans l’autre, laissant à celui qui ne regarde plus et qui, voué au retour, ne partira jamais.

Apprends à penser avec douleur.

Le désastre étant l’absence de toute signification, il ne prend aucun sens. Il s’incorpore. Je n’ai pas accueilli le désastre, il est et je ne puis que veiller sur l’absence de sens. Veille douloureuse qui a pris corps, qui a pris mon corps. Douleur perpétuelle, perdue, oubliée qui ne se laisse pas porter secours, me laissant vouée à son retour. La douleur ne partira jamais, j’apprends à penser avec douleur.

J’apprends à penser avec le désastre de cette douleur insupportable et que je ne puis la porter ; c’était insupportable, c’est insupportable, ce sera insupportable, toujours et à jamais.

Capture

Vevey, 10.02.2020
Sony ILCE-7, Sony SAL 4.5-5.6/70-300G-SSM-II, 100 mm, f 25, 1/250, iso 100 (gauche et droite)


Edition

Diptyque .arw > .psd, 12200 x 4000 px, images, chacune, 6000 x 4000 px, 12.12.2024


Epreuves

Canon Pixma pro-10
Sony ILCE-7, Sony SAL 4.5-5.6/70-300G-SSM-II, 300 mm, f 25, 1/50, iso 100 (gauche et droite)


Texte et liens

Vevey, 26.12.2024