Le corps étranger

Pourtant il y avait une excuse à sa crédulité, c’était que cette impression était si distincte et si pénible qu’il y était presque impossible de ne pas y céder. Même s’il avait contesté la réalité du premier phénomène, il aurait eu le plus grand mal à ne pas croire à quelque chose d’extraordinaire, car de toute évidence un corps étranger s’était logé dans sa pupille et s’efforçait d’aller plus loin. C’était insensé et horriblement gênant. C’était d’autant plus gênant qu’il ne s’agissait pas d’un petit objet, mais d’arbres entiers, dont tout le bois frissonnant encore et plein de vie dans lequel lui-même se trouvait il y avait peu d’instants.

Ce moi profond, l’instinct de survie des organes, peut-être encore plus petit, situé dans les cellules, pénétrait mon corps, partie par partie, jusqu’à l’emplir entier. Devenait un monde, un monstre qui m’empêchait la plus simple résolution : le suicide.

Capture

Tine de Conflens, 2.09.2016
Sony ILCE-7, Sony SAL 4.5-5.6/70-300G-SSM-II, gauche : 130 mm, f 5.0, 1/80, iso 800 ; droite : 120 mm, f 5.0, 1/160, iso 100

Edition

Diptyque .arw > .psd, 12200 x 4000 px, images, chacune, 6000 x 4000 px, 5.12.2024

Epreuves

Canon Pixma pro-10
3, Canon photo pro platinum, 42 x 29.7 cm ; images, chacune 18 x 12 cm , 8.12.2024

Texte et liens

Vevey, 23.12.2024

Strophe - L'obscur

Le corps étranger

Le corps étranger

Strophe - L'obscur | série