Antistrophe - L'oubli

Attirer – l’entre présent

« Cette présence. » – « La vôtre. » – « La vôtre aussi. » – « Ni l’une ni l’autre cependant. »

Tenus et attirés en cette attenance. Ce qui attire, c’est la force de la proximité qui tient sous l’attrait, sans jamais s’épuiser en présence et jamais se dissiper en absence. Dans la proximité, touchant non pas la présence, mais la différence. « Proche, même si je ne parle pas ? » – « Laissant alors parler la proximité. »
[…]
« Nous ne traverserons donc jamais la proximité ? » – « Mais toujours nous rencontrant à proximité. »

Il a l’impression moins de la voir que de la voir s’approcher, saisissant en elle et par un sentiment d’étrange étendue le pouvoir d’approche qui lui est propre.

L’espace d’approche de l’icône, si oublié de l’art occidental, tout entier voué à la monstration, voire à la démonstration (ramenant le re-gardeur à un simple spectateur), quand ce n’est pas à la communication, fût-elle critique (soit le pouvoir d’un discours reçu passivement). Oublié encore par Duchamp, qui pourtant avait mémoire, parce qu’il voulu exacerber le soi du regardeur et le sien, son égo artistique propre. Cet espace a attendu Heidegger, Levinas surtout, Blanchot, et Giacometti, Rothko, Abramović. Cet espace de présence, d’approche, de différence était le nôtre Catherine, chacun étant l’autrui de soi. Par notre espace, nous existions, tu existais, j’existais.

Capture

Col de Bonaudon, 12.06.2017
Sony ILCE-7, Zeiss FE 1.4/50 mm, gauche : f 3.5, 1/40, iso 100 ; droite : f 1.7, 1/160, iso 100


Edition

Diptyque .arw > .psd, 12200 x 4000 px, images, chacune, 6000 x 4000 px, 7.12.2024


Epreuves

Canon Pixma pro-10
3, Canon photo pro platinum, 42 x 29.7 cm ; images, chacune 18 x 12 cm, 9.12.2024


Texte et liens

Vevey, 23.12.2024