Tu n’étais, Catherine, plus trouvable. Les cellules folles en ton cerveau te faisaient voir des ours à roulette derrière les fenêtres de la clinique de soin palliatif où tu ne savais pas que tu étais, avant que tu ne perdes la vue, demandant toi aussi plus de lumière. Tu ne savais plus, sinon que tu savais encore qui j’étais, qui étais Romain notre fils. Et malgré ton délire nous parlions, avec attention, attentifs, attendant – un court moment de lucidité tu exprimas que c’était la mort qui t’attendait, et j’ai pu te demander ce que tu attendais pour et après ce temps (ce non-temps, cet a-temps). Qu’attendais-je moi ? Que pouvais-je attendre ? Attendre la seule chose qui ne pouvait pas se réaliser, la seule chose qui devait arriver : ta mort ? Ou retirant l’idée même de mort, attendre pour attendre, tendant plus encore notre espace où je demeurai seul avec toi, déjà séparée.
Capture
Col de Bonaudon, 12.06.2017
Sony ILCE-7, Zeiss FE 1.4/50 mm, gauche : f 2.2, 1/100, iso 100 ; droite : f 1.4, 1/160, iso 100
Edition
Diptyque .arw > .psd, 12200 x 4000 px, images, chacune, 6000 x 4000 px, 7.12.2024
Epreuves
Canon Pixma pro-10
3, Canon photo pro platinum, 42 x 29.7 cm ; images, chacune 18 x 12 cm, 9.12.2024
Texte et liens
Vevey, 23.12.2024